Il y a différentes sortes de convulsions. Chez le chien, la cause la plus fréquente est l’épilepsie idiopathique (ce qui signifie qu’aucune cause n’est identifiable). Ceci est par contre très rare chez le chat. L’épilepsie se manifeste généralement entre l’âge de 6 mois et 3 ans et peut être héréditaire chez un bon nombre de races. La reproduction des animaux affectés est donc déconseillée.

Les crises, qui sont la plupart du temps généralisées, de type tonique-clonique (c’est-à-dire que l’animal inconscient devient rigide et a des contractions musculaires rythmiques), durent généralement 1 à 2 minutes. Elles peuvent néanmoins n’être que focales, ou bien généralisée sans perte de conscience (animal anxieux incapable de marcher, raide ou tremblant de façon incontrôlable). La fréquence peut être d’une crise aux quelques semaines ou mois, à intervalles réguliers, mais augmentant en fréquence et en sévérité avec l’âge. L’animal peut avoir tendance à se cacher, à rechercher de l’attention ou à être agité quelques minutes ou quelques heures avant les crises. Des bruits répétitifs, des lumières clignotantes, de la chaleur, certaines drogues, un stress ou une excitation peuvent déclencher des crises chez un animal prédisposé. Suite aux convulsions, il faut être prudent car l’individu peut être confus et désorienté et il peut mordre malgré lui.

Aucun traitement n’est nécessaire si l’animal n’a eu qu’un seul épisode, si les crises sont très courtes et non-violentes ou si elles sont peu fréquentes (< 1-2 / an). Par contre, le traitement est conseillé si les crises sont très sévères, regroupées, plus fréquentes qu’aux 4 à 6 mois, si les crises se rapprochent ou si l’animal entre en status epilepticus (séries de convulsions sans regain de conscience entre les crises). Le but du traitement est de diminuer la fréquence des crises (< une aux 4 à 6 mois), leur durée et leur intensité. On ne peut espérer une guérison, seulement un contrôle, afin de rendre la vie de tous les habitants de la maisonnée plus « normale ». L’utilisation d’un médicament permet d’atteindre ces objectifs dans 70-80% des cas. Néanmoins, il peut y avoir des effets secondaires, comme une augmentation de l’appétit, de la soif et de la fréquence des mictions. Un bilan sanguin, idéalement à jeun, ainsi qu’une urologie, sont très fortement recommandés avant le début de la médication afin d’exclure certaines causes de convulsions, de s’assurer du bon fonctionnement des organes qui excrètent les anti-convulsivants et de servir de données de base pour comparaisons futures. Un dosage sanguin de la médication sera aussi nécessaire après quelques semaines et idéalement après tout changement de dose. Par la suite, des bilans sanguins, incluant des dosages sanguins de la médication, sont recommandés aux 6 à 12 mois. Chez un certain pourcentage d’individus, l’ajout d’un deuxième médicament peut s’avérer nécessaire pour le bon contrôle de la maladie. Il est très important, une fois la médication débutée, de ne pas sauter de dose ou d’arrêter soudainement, car ceci pourrait précipiter d’autres crises.

Tenez un journal détaillé décrivant chaque crise, incluant la date, l’heure, la durée et la sévérité. Puisque le temps semble très long pendant une crise, nous vous conseillons de chronométrer chaque épisode. Idéalement, surveillez votre animal à distance afin de s’assurer qu’il ne se blesse pas.

Si l’animal fait plus d’une crise en 24 heures, plusieurs crises dans la même semaine, ou si la crise dure plus de 10 minutes, il doit être vu par un vétérinaire au plus vite (c’est une URGENCE). Un état de convulsions durant plus de 20 minutes peut mener à des dommages au cerveau irréparables.

Votre vétérinaire peut prescrire à votre animal du Diazépam (Valium) au cas où ces situations se présenteraient quand le service d’urgence est fermé, en attendant les heures d’ouverture. Ce médicament, très utile en urgence, n’est pas utilisé à long terme. Administrez les comprimés tels que prescrits si l’animal fait plus d’une crise en 24 heures ou si la crise dure plus de 10 minutes. Idéalement, attendez que la crise se termine pour ne pas vous mettre en danger. Il est aussi possible que votre vétérinaire ait préféré vous laisser la version liquide du médicament à instiller dans le rectum pour un effet plus rapide. Administrez alors dans les mêmes circonstances tel que démontré, pour un maximum de 3 doses en 24 heures. Veuillez contacter un vétérinaire dès que possible.